compagnie tro-heol
Ligne artistique
La compagnie Tro-heol évolue dans le champ de la marionnette et du théâtre d’acteur. Elle a été fondée en 1995 par Daniel Calvo Funes et Martial Anton, metteurs en scène et chargés de la direction artistique.
Notre projet s’inscrit dans la continuité de recherche et d’expérimentation dans le champ des arts de la marionnette, à la croisée entre différents formes artistiques (théâtre d’acteurs, jeu masqué, arts plastiques, vidéo, musique…) dans le but d’enrichir et d’approfondir notre identité.
Tro-heol participe ainsi depuis de nombreuses années au décloisonnement des publics (jeunes/adultes ; théâtre d’acteur/marionnette) et entend s’inscrire dans une longue tradition de théâtre populaire, généreux, accessible, et qui ambitionne de s’adresser au plus grand nombre, sans rien perdre de son exigence.
Axes de travail
- Des spectacles à l’attention d’un large public : enfants, adolescents et adultes
- Un haut niveau d’exigence dans la manipulation de marionnettes et le jeu mêlant acteur et marionnette
- Des propositions scénographiques et esthétiques audacieuses, permettant à nos spectacles de se déployer sur de grands plateaux
- Un rapport au texte et à la parole à partir d’écrits non exclusivement théâtraux, issus de la littérature contemporaine ; adaptations de romans, récits… volontiers initiatiques…
- Une dimension fantastique et une approche cinématographique qui, souvent, permettent d’aborder des thématiques du réel avec distance
Par le travail de manipulation, la compagnie continue à développer; au fil des spectacles, une relation intime, troublante même parfois, entre la marionnette et son manipulateur. D’abord ébauchée dans les premiers spectacles, cette relation s’est déployée pour aboutir à une étourdissante dextérité, propre à brouiller les sens du spectateur.
Avec la marionnette et nos mises en scènes nous tentons de mettre en place les conditions pour que surviennent des émotions authentiques. Un théâtre qui ne vise pas uniquement l’intellect du spectateur mais qu’il peut ressentir aussi dans son corps (gêne, peurs, angoisse, trouble, malaise, mais aussi joie voire jubilation…). La marionnette, avec l’économie de moyen qu’on lui connaît et un fort potentiel d’identification/appropriation par le spectateur, est un vecteur formidable d’émotions.
La marionnette
La marionnette s’est immédiatement imposée par l’immense liberté narrative et visuelle qu’elle permet, par sa grande force expressive et sa fulgurance poétique qui tendent à repousser les limites de ce qui est montrable/montable sur un plateau de théâtre : elle est l’objet de tous les possibles. C’est une force métaphorique puissante et inépuisable pour nous.
Elle offre aux interprètes, quels que soient leur âge, leur genre ou leur apparence physique, la possibilité de s’emparer avec gourmandise de tous types de personnages, sans que la crédibilité en soit questionnée, enrichissant ainsi à l’infini un parcours professionnel stimulant. Elle permet, de plus, une certaine mise à distance et offre la possibilité au spectateur (quel que soit son âge) de faire jouer sa part de créativité.
Une recherche visuelle et esthétique
Ce qui nous intéresse, c’est de creuser les imaginaires, de créer les conditions d’un saisissement visuel et émotionnel pour toucher au domaine du sensible, et permettre d’autres axes de lecture du réel que ceux proposés par les moyens dominants, même si nous aimons y puiser beaucoup de thématiques et de codes narratifs ou esthétiques.
Dans un rapport au plateau affranchi du castelet, nous restons très attentifs à la notion d’image dans tous nos spectacles, laissant une place particulière à l’audace visuelle et la métaphore.
Le cinéma (fantastique notamment) est une importante source d’inspiration esthétique et dramaturgique pour la compagnie. Les propositions scénographiques inventives, le travail de lumière et de son permettent d’alterner des scènes intimes et des moments plus « spectaculaires ». Ainsi, l’esthétique et le langage cinématographique (cadre, ellipse, gros plan et découpage) seront confrontés à la matière vivante du plateau, à la marionnette, aux acteurs, dans un temps et un espace qui sont celui du Théâtre.
L’univers sonore ou musical créé pour chaque spectacle participera également de cette approche cinématographique. Enfin, la dimension fantastique de nos inspirations (dans le cinéma ou la littérature) se retrouve également convoquée pour les années à venir, tels des éléments perturbateurs qui vont apporter le doute, réel/irréel, ou le mystère et l’étrangeté. Le surgissement du fantastique dans la proposition visuelle et dramaturgique tend à stimuler l’aptitude du public à l’émerveillement et la curiosité, sans rien céder sur le fond, pouvant parfois générer un trouble électrisant chez le spectateur.